J’écoute depuis longtemps l’émission Vinyl Cafe diffusée sur les ondes de CBC Radio. Chaque semaine, Stuart McLean démontre la puissance du « spoken word » en nous racontant, tout simplement, sans artéfact, une histoire. Il y a Dave, Morley, le chien, les enfants, mais il y a aussi le « Vinyl Cafe Story Exchange », les « Arthur Awards » annuels et les récits de tournées de McLean.

Tous parlent de vidéo, d’expériences immersives pour tel ou tel webdoc, mais souvent, un récit audio bien raconté peut aller chercher autant d’émotion, captiver l’auditeur encore plus en lui laissant se faire ses propres images.

C’est d’ailleurs l’approche que nous avions prise pour le projet Twenty Voices sur le génocide arménien et ça avait été drôlement efficace.

Et ça fonctionne autant en fiction qu’en documentaire. Voici deux exemples.

L’épisode de fiction

Stuart McLean a créé cette famille qu’on suit d’un épisode à l’autre. Dave et Morley forment le couple habituel, deux enfants, un chien, mais la manière dont McLean nous raconte leurs histoires nous fait rire, nous permet de s’identifier aux personnages par moments, etc. Il réussit à créer un univers complet et à nourrir notre imagination, juste assez.

L’épisode du 26 septembre 2009 nous amenait dans les Laurentides, pour une semaine de vacances avec Dave et Morley. Un petit 28 minutes qui passe très vite.


(P.S Si vous avez aimé l’épisode des Laurentides, vraiment, allez écouter celui de la dinde de Noël, j’en dis pas plus.)

Le récit documentaire

Aujourd’hui, j’écoutais l’épisode du 8 octobre 2011 de Vinyl Cafe. Les dernières 20 minutes sont poignantes. Le récit de ces trois hommes et comment ils ont sauvé la vie d’un quatrième est rempli d’images, d’émotion, d’hiver. Si vous le pouvez, écoutez tout l’épisode. C’est 40 minutes, mais vous comprendrez ce que je veux dire.

 

Radio et transmédia?

Dans le développement de certains projets, je me demande régulièrement s’il n’y aurait pas quelque chose à faire à la radio. Dans plusieurs cas, ça peut devenir intéressant, car à la base la radio:

  • n’est pas dispendieuse à produire
  • peut permettre de rejoindre un public qui n’était pas présent sur les autres plateformes
  • offre un contenu qui peut facilement être repris sur d’autres plateformes (podcasts, etc.)
  • peut permettre de rejoindre les gens à des endroits où d’autres plateformes n’ont pas vraiment accès (la voiture par exemple)

Bref, pour moi la radio est pleine de potentiel.

Mais ce n’est pas nécessairement facile. En mars dernier, j’ai abordé le sujet avec Patrick Beauduin, Directeur Général de la Radio de Radio-Canada. Il m’a répondu que dans son cas, il est difficile de soumettre un projet d’émission sans que celui-ci soit présenté par une personne déjà à l’antenne, mais encore là, il n’avait pas vraiment entendu parler de projets multiplateformes comportant une composante radio.

Il y a de la place pour de la fiction à la radio, j’en suis convaincu. Il suffit de trouver la bonne antenne, le bon contenu et aller chercher le bon auditoire.

Connaissez-vous de bons exemples de storytelling à la radio? Partagez-les svp, ça m’intéresse drôlement.